Le pouvoir d'achat limité
La situation du marché immobilier en France a subi des changements significatifs, avec une baisse marquée du nombre de transactions entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, enregistrant une chute de -14,1%. Cette évolution semble se distinguer principalement aux conditions de crédit. Plus précisément, deux facteurs clés ont contribué à ce renversement du marché :
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L'augmentation brutale des taux d'intérêt : Les taux d'intérêt hypothécaires ont connu une hausse soudaine, rendant les emprunts immobiliers plus coûteux pour les acheteurs potentiels. Cette augmentation a eu un impact négatif sur la capacité d'emprunt des ménages.
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L'inflation élevée : Une inflation importante a également affecté le pouvoir d'achat des ménages. L'augmentation des prix des biens et services a réduit la capacité des gens à investir dans l'immobilier.
En conséquence, le pouvoir d'achat immobilier des ménages a diminué de manière significative, chutant de -18,4% par rapport à juillet 2022. Cette baisse a conduit à un ajustement nécessaire dans le marché immobilier, les acheteurs sont confrontés à des limitations financières.
Pour pallier la réduction de l'enveloppe financière disponible pour les emprunts, deux options se présentent : soit une baisse des prix des biens immobiliers, soit une augmentation de l'apport personnel des acheteurs. Cependant, la baisse des prix a du mal à se concrétiser. Les prix des maisons continuent même d'augmenter, atteignant un record historique de 2636 € le m², tandis que les appartements ont connu une légère baisse de -1,7%, restant tout de même à un niveau supérieur à 2021, à 4198 €. le m².
Il est noté que seuls les vendeurs "contraintes" par des circonstances personnelles acceptent de réduire leurs prix pour s'adapter aux nouvelles réalités économiques des acheteurs. En revanche, les vendeurs "sereins" (ceux qui ne sont pas pressés de vendre à court terme) ont deux options principales : retirer leur bien du marché ou le maintenir au prix initial envisagé. Cette tendance contribue à prolonger les délais de vente, qui ont augmenté de +8 jours pour les maisons et de +4 jours en moyenne pour les appartements.
En résumé, la conjonction d'une hausse des taux d'intérêt, d'une inflation élevée et de la réticence des vendeurs à baisser leurs prix a créé un marché immobilier en France marqué par une baisse des transactions et des délais de vente plus longs.